« Le processus constitutionnel doit être respecté » en RDC à declaré John Kerry

jhon kerry

En visite à Kinshasa, le secrétaire d’État américain John Kerry a exhorté
dimanche Joseph Kabila, le président congolais, à ne pas briguer un nouveau
mandat en 2016, comme le prévoit la Constitution actuelle de la RDC.
« Touche pas à l’article 220 ». Cet appel des partis politiques d’opposition
en RDC a été repris en substance, le 4 mai, par John Kerry, lors de sa
visite à Kinshasa. Le secrétaire d’État américain a en effet demandé au
président congolais, Joseph Kabila, de quitter le pouvoir à la fin de 2016
comme le prévoit la Constitution.
Une prise de position qui intervient au moment où certains cadres de la
majorité au pouvoir soutiennent l’hypothèse d’un troisième mandat de Joseph
Kabila afin de « continuer la modernisation du pays ». Des stratégies pour
modifier ou changer la Constitution pour permettre au président de briguer
un nouveau mandat en 2016 sont en effet en cours d’élaboration par le Parti
du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), la principale
formation politique de la majorité.
« Nous ne voulons pas que Joseph Kabila change la Constitution »
Lors de son entretien avec le président congolais, John Kerry a tenu à
faire savoir au président congolais que « les États-Unis d’Amérique sont
intimement convaincus […] que le processus constitutionnel doit être
respecté ». « Nous ne voulons pas que Joseph Kabila change la Constitution ou
fasse un troisième mandat », a ajouté devant la presse Russell Feungold,
l’envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs.
Le message des émissaires américains a-t-il été entendu ? Rien n’est moins
sûr. Sur le site internet de la présidence de la RDC, on se contente de
souligner que « les États-Unis saluent les réalisations en RDC sur les plans
politiques, sécuritaire et économique ». Silence radio sur la position
américaine au sujet de l’éventuel troisième mandat de Joseph Kabila.
Plusieurs diplomates et spécialistes estiment néanmoins que le président
congolais n’a pas encore arrêté son choix pour 2016, et que, à défaut de se
représenter, il envisage de lâcher les rênes du pouvoir à condition d’avoir
obtenu de solides garanties sur son avenir.
Joseph Kabila « est un homme jeune [42 ans] qui dispose encore d’un temps
considérable pour apporter sa contribution à son pays », a estimé John
Kerry. Et pour les élections à venir en 2016, auxquelles Joseph Kabila est
encouragé à ne pas se représenter, Russell Feingold invite la communauté
internationale à ne pas répéter l’erreur de 2011, en apportant suffisamment
tôt sa contribution pour l’organisation des scrutins.

« Aide supplémentaire »
En signe de l' »engagement » des États-Unis, John Kerry a annoncé le
déblocage immédiat de « 30 millions de dollars de financement
supplémentaires destinés à soutenir des élections transparentes et
crédibles de même que des programmes de reconstruction dans l’est du
Congo ». Ces financements de Washington sont destinés « aux élections et à la
stabilisation de l’Est sans conditions » et la majeure partie des 30
millions iront « aux ONG internationales et locales », a précisé un diplomate
du département d’État.
Par ailleurs, le secrétaire d’État américain a réclamé un calendrier
électoral « fixé et parfaitement défini », au « plus tôt ». Il a plaidé pour
des « élections libres, équitables, dans les temps et transparentes » et a
rencontré aussi des responsables de la Commission électorale nationale
indépendante (Ceni).
John Kerry a quitté Kinshasa à la mi-journée pour Luanda, dernière étape de
sa première tournée africaine.
« Je ne retiens que du positif » de cette visite, a déclaré le porte-parole
du gouvernement congolais, Lambert Mende, sur la télévision publique,
soulignant néanmoins que John Kerry ne pouvait « naturellement […] pas
donner d’injonction à notre président ».

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